JANVIER 2022 – ÉTAT DE LA FORMATION « VIRTUELLE »
Cet article a un double objectif :
- Faire le point de la situation sur cette modalité de formation à distance, à partir des retours de nos clients, confirmés et complétés par l’enquête réalisée par la consultante américaine Cindy Huggett reconnue comme des plus grandes expertes de la formation en classe virtuelle.
- Émettre des recommandations à destination des entreprises et des professionnels de la formation.
Il ne fait aucun doute que la formation virtuelle est là pour rester !
Aujourd’hui, la question la plus importante est de savoir comment s’assurer de son efficacité.
L’effet COVID-19
Presque toutes les personnes interrogées par Cindy Huggett (spécialiste de la classe virtuelle) ont déclaré que leur structure avait proposé davantage de formations virtuelles au cours des deux dernières années en raison de la pandémie. Et selon une étude récente d’ATD (Association for Talent Developpent) près de 89 % des entreprises prévoient de maintenir le même niveau de dépenses pour la formation virtuelle pour l’année 2022.
La combinaison de ces rapports nous fait penser que la formation virtuelle restera une méthode d’apprentissage prioritaire pour les mois, voire années à venir.
Il y a, par ailleurs, une montée en puissance des formations multimodales (appelées aussi blended, ou hybrides, ou mixtes), c’est-à-dire des parcours qui combinent la formation en présentiel et l’apprentissage à distance. 60 % des personnes interrogées ont déclaré que leur entreprise proposait déjà ce format ou prévoyait de le proposer prochainement.
Compte tenu de ces informations, il est temps de décider ce qui doit rester dans la classe virtuelle, ce qui doit être dispensé en présentiel et ce qu’il est judicieux de proposer dans un format blended.
Si, l’année dernière, vous avez rapidement transformé des programmes en format en ligne, revoyez-les pour vous assurer qu’ils sont de la qualité et du calibre nécessaires pour atteindre pleinement vos objectifs pédagogiques.
Combien de temps devant l’écran ?
La durée la plus courante d’une classe virtuelle reste d’environ 60 à 90 minutes.
Cependant, un bon nombre de formateurs – 29% – a déclaré que, sur demande des commanditaires de la formation, leurs classes virtuelles durent plus de 2 heures.
Il s’agit d’une augmentation substantielle par rapport au rapport de l’année dernière (19%).
Ces chiffres semblent indiquer que de nombreuses entreprises ont simplement transféré leurs programmes présentiels vers la classe virtuelle sans beaucoup de réflexion ou de re-conception.
En d’autres termes, ils ont transformé un cours présentiel d’une journée en un cours en ligne d’une journée.
Pour un meilleur apprentissage, les formations présentielles devraient être transformés et réorganisés lorsqu’elles sont transférés en ligne. Si vous analysez attentivement vos contenus, vous allez vous rendre compte qu’une partie importante peut être apprise de manière asynchrone (e-learning, capsules vidéo, lecture..).
Il s’agira alors de décider ce que les apprenants sont capables d’apprendre seuls et en autonomie et ce qui nécessite un travail de groupe.
Il est donc possible d’organiser une formation en ligne d’une journée (ou plus), les participants passant d’une activité collective en classe virtuelle à une activité asynchrone tout au long du programme.
L’expérience des participants
La plupart des classes virtuelles (83 %) comptent moins de 20 participants. Et 7% ont plus de 50 participants.
Notre recommandation a toujours été la suivante : à moins de modifier de manière significative la conception du programme, le nombre de participants doit rester le même lorsque vous passez d’une formation en présentiel à une formation en ligne.
Ce n’est pas parce qu’il est possible de mettre plus de personnes dans une classe virtuelle que vous devez le faire. Le bon nombre de participants dépend des possibilités d’interaction et des profils des publics.
Le nombre de participants conditionne énormément la pédagogie des classes virtuelles. Nous recommandons de ne pas dépasser les 10/12 participants, afin de pouvoir interagir correctement.
Au delà de ce nombre, on ne parle plus de classes virtuelles mais plutôt de webinars, destinés plus à communiquer qu’à former.
Les Webcams
L’utilisation de la webcam continue de progresser. 70 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles utilisaient davantage les webcams que les années précédentes. 83 % des animateurs utilisent des webcams (60 % tout le temps, 23 % pendant au moins une partie du cours) et 64 % des participants les utilisent au moins une partie du temps.
Lorsqu’on leur demande les raisons pour ne pas utiliser la webcam, les problèmes de bande passante sont la première raison citée, suivie des restrictions organisationnelles et du fait que certains participants ne sont toujours pas équipés de webcams.
La fatigue provoquée par la vidéo est également un facteur critique, il est donc important de faire attention à l’utilisation de la webcam, par exemple, allumez-la pour les conversations et les discussions en petit groupe, puis éteignez-la pendant les autres activités de formation.
Temps de conception
Une question fréquemment posée, et très débattue, est de savoir combien de temps il faut pour développer une heure de formation virtuelle (réellement) interactive.
Nous avons constaté que les confrères américains consacrent beaucoup plus de temps à la conception que nous européens.
Les chiffres américaines de 2009 montrent que le temps de conception était de plus de 50 heures pour chaque heure de classe virtuelle. Une enquête de 2017 faisait état de 28 heures.
Dans l’enquête de cette année, la tendance reste globalement à la baisse par rapport aux années précédentes : aux États Unis le temps moyen de développement pour chaque heure de formation virtuelle interactive est de 12,5 heures, alors que les formateurs français ont déclarée une moyenne de 5 heures !
Bien entendu, ces chiffres sont basées sur les déclarations de personnes qui, pour la plupart, ne tiennent pas de véritable comptabilité du temps consacré à la conception, mais si on considère les heures additionnelles passés en corrections, révisions, adaptations, mises en forme… le travail de conception est bien plus important.
Plateformes et outils
Les plateformes virtuelles se renouvellent à un rythme vertigineux, intégrant de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux outils d’interaction.
Il est passionnant de voir ces évolutions rapides. Bien qu’il n’existe pas de meilleure plateforme de classe virtuelle, il est très intéressant d’observer l’évolution des tendances au cours des dernières années.
Zoom continue d’être l’application la plus utilisée, avec une augmentation de 65%. Microsoft Teams a fait un saut de 51 % cette année. WebEx est passé à 29 %, contre 25 % l’année dernière, tandis qu’Adobe Connect est tombé à 14 %, contre 24 % en 2019.
Cette année, les animateurs virtuels ont augmenté nettement l’utilisation d’outils de collaboration tiers, comme par exemple Kahoot (24%), Poll Everywhere (23%), Mentimeter (22%), Miro (13%) et Jamboard (7%).
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Les particularités de la classe virtuelle
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