Le Mind Mapping pour animer vos formations
Éviter l’nfobésité et revenir à l’essentiel…
Par Carlo BIANCHI : Consultant en Ingénierie Pédagogique & Concepteur de Jeux de Formation
Exemple de carte mentale issue du site https://www.mindmapping.com/fr/
Le Mind Mapping, appelé aussi « carte mentale », « carte heuristique » ou « topogramme », a été pensé à l’origine par Aristote et ensuite popularisé dans les années 1970 par le psychologue anglais Tony Buzan.
Ce concept est souvent cité par les médias dès qu’il s’agit de parler de méthodes efficaces pour faire du brainstorming, stimuler la créativité, préparer des projets, prendre des notes… et bien d’autres activités qui nécessitent la structuration de l’information. Il consiste à :
- Symboliser un sujet ou un thème par une image centrale.
- Disposer autour de l’image centrale, sous forme de branches, les idées ou rubriques principales.
- Accompagner, chaque branche d’une image-clé ou d’une expression-clé.
- Représenter les idées périphériques en tant que « rameaux » de la branche connexe.
Ces éléments forment un arbre qui rend évidents les liens de sens existants entre les différents contenus.
Il a plus de 2000 ans, mais toujours d’actualité !
La raison pour laquelle un outil si ancien et si simple est encore d’actualité est qu’il s’agit toujours d’une des méthodes de développement de la pensée les plus puissantes et efficaces.
Par ailleurs le contexte actuel s’y prête bien car, grâce aux bénéfices apportés par la technologie, notre société est devenue hyperconnectée et met à notre disposition une énorme quantité d’informations (parfois contradictoires). Malheureusement cela nous expose au risque de perdre de vue l’essentiel.
C’est ce qu’on appelle l’ »infobésité ».
Si cette nouvelle pathologie peut nous empêcher d’avoir des avis éclairés et donc de prendre de bonnes décisions, elle se manifeste de manière encore plus dramatique dans les salles de formation, lorsqu’on s’aperçoit que les apprenants n’ont réellement appris qu’un petit pourcentage des contenus diffusés.
C’est assez surprenant de voir que la plupart des débats sur la formation tournent toujours autour de la mémorisation des informations, alors que les neuroscientifiques nous disent que l’être humain est programmé pour oublier et qu’il retient uniquement ce qu’il comprend, qui l’intéresse et qu’il utilise.
En définitive, les neurosciences ne font que confirmer la fameuse phrase de Montaigne (1533-1592) « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine« , donc :
- Pourquoi ne pas diffuser juste la bonne quantité d’information et faire en sorte qu’elle soit comprise et mobilisée immédiatement au moment de l’apprentissage ?
- Et pourquoi ne pas utiliser des outils simples et pratiques, tels que le Mind Mapping, comme support d’animation ?
NUMÉRIQUE OU PAPIER ?
Les logiciels de Mind Mapping (Xmind, Mindomo, MindManager…) ont l’avantage de permettre une création rapide de cartes mentales esthétiquement qualitatives et facilement modifiables mais, dès qu’il s’agit d’animer, ces logiciels ont le même inconvénient des tous les outils pédagogiques basés sur la projection de textes et/ou images : lorsque vous montrez le détail vous perdez la vision d’ensemble !
Au-delà de ne pas avoir cet inconvénient, le Mind Mapping classique, matérialisé par un poster mural que le formateur remplit au fur et à mesure qu’il aborde les thèmes de la formation, rassemble aussi les conditions essentielles pour un apprentissage efficace, à savoir :
- Se rapprocher de la façon naturelle de fonctionner de notre cerveau.
- Permettre un déroulé plus libre et « non linéaire ».
- Rendre l’information disponible durant toute la durée de la formation.
- Faciliter la compréhension, grâce à des liens sémantiques créés entre les idées.
- Stimuler les émotions avec l’utilisation de couleurs, icônes, ou images.
EXEMPLE D’USAGE DU MINDMAPPING EN FORMATION
J’ai animé avec le Mind Mapping pour la première fois lorsqu’un client m’a demandé d’animer une formation de formateur « Zéro Slides », auprès d’un groupe d’experts métier (formateurs internes occasionnels) qui, selon lui, avaient des habitudes un peu trop « transmissives ».
L’intention de ce client n’était pas de supprimer les slides, mais plutôt d’amener ses experts métier à sortir de leur zone de confort, en différenciant leurs pratiques pédagogiques ; ce qui les conduirait automatiquement à privilégier l’interactivité et donc à adopter une posture moins descendante.
Voyons maintenant la manière dont j’ai re-structuré l’une de mes formations : « Dynamiser vos Formations grâce à la Ludopédagogie », dont l’objectif est d’accompagner des formateurs dans l’intégration de jeux dans leurs formations.
Cette formation était déjà très dynamique dès sa naissance, du fait de l’alternance fréquente entre théorie et pratique, en mode ludique.
1. La préparation
Du point de vue de l’ingénierie pédagogique je me suis limité à re-formaliser mon plan de séquences en reprenant, par mots-clés, le contenu théorique de la formation pour en faire une carte mentale.
Vous remarquerez dans la carte mentale ci-dessus que les branches principales correspondent aux objectifs pédagogiques de la formation, qui se déploient vers l’extérieur avec des rameaux contenant les idées clés, à deux niveaux de détail.
2. L’animation
Mon déroulé d’animation et mon discours sont restés presque inchangés, mais au lieu d’utiliser les moyens conventionnels de présentation (diapositives, paperboard) j’ai décidé de remplir la carte mentale (d’1 mt sur 5mt) offrant un confort visuel optimal.
Il est vrai qu’à l’ère de l’intelligence artificielle ça fait un peu « vintage », mais je vous assure que les apprenants adorent cette manière de tapisser la salle de formation !
3. Une implication optimale
Par un phénomène du mimétisme comportemental, les apprenants ont commencé à prendre des notes en dessinant également une carte mentale, ce qui m’a amené à fournir des feutres multicolores et des feuilles de prise de notes en format A3.
Et la cerise sur le gâteau : au retour de la pause déjeuner, j’ai proposé aux participants de devenir les rédacteurs de la carte mentale c’est-à-dire, qu’à chaque fois qu’un nouveau concept ou une nouvelle idée étaient évoqués, il fallait qu’ils prennent l’initiative d’alimenter la carte mentale géante.
En conclusion
Plusieurs arguments plaident pour l’animation avec le Mind Mapping :
- Vos présentations deviendront participatives.
- Vous aurez la possibilité d’adapter votre déroulé en fonction des réactions et des questions des apprenants.
- La mise en œuvre est très simple.
- Vos apprenants trouveront vos interventions originales.
Et enfin, vous allez apprécier ce changement de posture…
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